EXCEPTÉ QUE...
Les rituels d’écriture sont sans utilité
majeure. Les seuls gestes utiles sont les gestes techniques de la fabrication du
texte. Mais la mise en mots n’est possible que sous le préalable d’un
rituel rejouant symboliquement, à chaque fois, la scène d’une
homogénéité initiale exacerbée. Immobilité, répétition du même,
indifférence des actes et des pensées, calme plat dans les neurones.
Les conduites d’évitement de cette nullité originaire peuvent dégénérer
en fuite de toute activité d’écriture. Alors que les rituels clémentins
d’alignement et de cadrage ont pour fonction de produire par saturation
des dérives improvistes. Clément pousse au maximum la contrainte
d’alignement, d’horizontalité. Il presse. Il lie. Il bâtonne. Il
bétonne. Il calligraphie jusqu’au cal… Mais bien souvent rien ne se
passe. Excepté que, parfois, incidemment, se détache de la
masse sombre un profil fatigué de pensée fade, dont il s’empresse de
rehausser le relief à la manière de ces photographes d’autrefois qui
ravivaient le portrait en pied du notable bedonnant au coude appuyé qui
avait en bougeant légèrement flouté la pellicule.