Lors de son apprentissage du métier de paveur, Clément
a eu beaucoup de peine à travailler sur la pierre. Il était plutôt,
jusque là, un ouvrier des fluides, qu’il canalisait dans des tuyaux, ou
stockait dans des réservoirs. C’est à cette occasion qu’il accepté le
symbole de la pierre brute comme outil de pensée tout aussi performant
que les métaphores liquides tirées de Lucrèce, lesquelles alimentaient
depuis longtemps son imaginaire des commencements et de la formation
des choses. Aller du magma – qu’il faut contraindre - à la pierre –
qu’il faut tailler -, c’est passer du tourbillon fluide à l’aspérité
rocailleuse, et donc abandonner l’attitude fataliste, passive, de
l’observateur soumis au hasard des choses, pour privilégier l’action
programmée. On ne peut pas agir directement sur le tourbillon liquide,
car on subit ses émergences aléatoires, alors que, lui a t-on dit, muni
d’un ciseau et d’un maillet, on peut éliminer méthodiquement les
aspérités rocheuses. Il a longtemps attendu la preuve vécue de cette
affirmation historique. Il la juge aujourd’hui réductrice, et revient
parfois, sans mot dire, à ses modes anciens de pensée.