L'œuvre de Nietzsche est une entreprise de destruction des valeurs
établies par la morale chrétienne. Le « Crépuscule des Idoles ou
Comment on philosophe au marteau » : titre éloquent. Dans « Ecce Homo
», il se présente lui-même comme « le destructeur par excellence ».
Mais cette destruction est en même temps création, comme le rappelle N. : « pour
pouvoir ériger un sanctuaire, il faut détruire un sanctuaire : c'est la
loi ». Référence à Moïse : il faut casser les anciennes tables de la
loi pour pouvoir en imposer d'autres. Le marteau de N. c’est
celui du sculpteur, du législateur, c'est aussi celui du médecin qui,
dans « Le Crépuscule des idoles », ausculte les idoles pour apprécier
le son creux qu’elles rendent. Le marteau de N. : un instrument
d’auscultation, de destruction et de création. La métaphore
nietzschéenne du marteau est si claire qu’elle rend, je pense, inutile,
tout parallélisme avec la symbolique du maillet qu’utilise tous les
jours Clément lorsqu’il taille ses textes.