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LA TAILLEUSE DE TEXTES

  C’est un tableau réalisé par Rodolphe Fauria-Gort avec des bouts de roseaux affutés et gorgés de peinture. Les entrées techniques latérales ont été conservées. Sur la partie droite de la toile, un personnage au sexe indéterminé incarne le travail du tailleur de pierre. Il est assis, de trois-quarts dos, sur un pavé de forme cubique, que l’on peut considérer à la fois comme modèle et comme aboutissement de son acte professionnel. Il dégrossit un énorme bloc de rocher, posé debout devant lui, à même le sol, sur le côté gauche de la toile. Muni d’un maillet et d’un ciseau d’acier il s’applique à donner forme à une pierre brute, en commençant par la partie supérieure, qui est à hauteur de ses yeux. Le visage du personnage, dessiné en profil fuyant, est à peine ébauché, mais une grâce juvénile s’en dégage. Tête ronde, cheveux noirs, corps un peu raide, vêtu de bleu moiré, le sujet au travail se détache sur un fond ensoleillé. La pierre taillée sur laquelle il est assis en est fortement éclairée. Les jeux de lumière sur ses faces visibles ne laissent planer aucun doute sur le fait qu’il est midi juste à la montre du peintre, et que le plein Sud se situe quelque part, au loin, dans le dos de l’ouvrier, derrière son épaule droite. Par contraste voulu, la lumière solaire ne pénètre qu’avarement dans la partie gauche du tableau, presque entièrement plongée dans une pénombre rouge-magenta. La couleur grise originelle du bloc de pierre est complètement absorbée par cette teinte soleil-couchant, qui dissout également les tons naturels de la peau des bras nus qui pénètrent dans la zone de travail. Au sommet de la roche des points de lumière blanche s’organisent autour d’un triangle lumineux, servant de guide au trajet du ciseau. (Voir suite sous "Clem Rod2 satyre")
Ecrit par Clément, le Jeudi 26 Juillet 2007, 14:26 dans la rubrique "aloons".


Commentaires :

  monestrol
monestrol
26-07-07
à 14:44

Lettre de Rodolphe FAURIA-GORT à Clément

Commentaires :



  Rodolphe Fauria-Gort
15-04-06
à 15:21



Cher Clément,
J’ai suivi avec un très grand intérêt tes analyses sur la Tailleuse de pierres. Il est très important pour un artiste que son œuvre soit comprise, d’une part dans l’acte qu’il a voulu exprimer et, d’autre part, qu’elle puisse inspirer d’autres idées à ceux qui la regardent. Et quand un autre artiste comme toi, cher Clément, dans ta science consommée de tailleur de mots, tu tailles et retailles cette image en en faisant un nouveau symbole d’inspiration, avec de nouvelles et multiples sensations, comme celles qui s’offraient au contemplateur admirant un grain de blé dans les « Mystères d’Eleusis » et qui pouvait voir dans ce grain de blé toute la vie qu’il contenait en même temps que les possibilités d’éternité quand il était enfoui en terre, sa résurrection par la germination et sa transformation en épi doré (vie, mort et résurrection étant le mouvement perpétuel de l’existence)... Mais ne perdons pas le but qui m’a inspiré cette composition. Le titre du tableau porte en lui les éléments de l’intérêt qui ont appelé toutes tes réflexions (réflexions aussi dans le sens de reflets renvoyés par et qui peuvent évoluer selon la lumière du jour qu’il reçoit, sa période de travail s’échelonnant le tableau comporte donc en lui la lumière de midi et celle du soir). La Tailleuse est assise sur un cube, qui est la , symbole de la maîtrise de son art, et plusieurs pensées m’ont habité au moment de la composition du sujet, et elles-mêmes m’ont conduit à de multiples croisements d’idées dans mon subconscient. D’une part, la Tailleuse de pierres se repose-t-elle sur ses lauriers en attendant le salaire qui lui est dû pour qu’elle puisse partir contente et satisfaite , et d’autre part peut-on se reposer sur ses acquits et aspirer au repos, ou plus simplement s’appuyer sur l’acquit, l’expérience et la connaissance pour aller plus loin ? Tous les choix sont possibles mais le travail à accomplir est immense. C’est là l’entrée en scène du gros bloc de pierre qui symbolise tout le travail à accomplir. C’est pourquoi, s’appuyant sur une assise solide et utilisant la force de ses muscles, elle n’aspire plus au repos et recommence le travail pour que de ce surgisse un nouveau chef-d’oeuvre...
Amicalement,
Rodolphe.