Les faits de l'expérience intime et les faits visibles du comportement
ne sont pas appréhendés par Clément à partir du même site. A distance
proximale, il ne voit que des mouvements sans délimitation propre.
Fabrice, plongé dans la bataille à Waterloo, ne voit que feu et fumée.
Panurge, dans la tempête : «Je ne voy ni ciel ni terre. Zalas, zalas !
De quatre elements ne nous reste icy que feu et eau.». Wallon ne voit,
chez le nouveau-né, que nébuleuse et diffusions quand il tente
d'explorer la «matière psychique». A distance maximale, sur un site
lointain à partir duquel on peut couvrir du regard l'ensemble des
manifestations du désordre, il perçoit l'éclatement en tout sens de
phénomènes discontinus, aléatoirement distribués. Du haut de leur
avion, Leclerc et Attignies voient sur Talavera, «les lueurs fiévreuses
et mobiles de la guerre» de «courtes flammes de mitrailleuses» qui,
«comme des étincelles de pierre à briquet, apparaissent et
disparaissent” . L'activité «élémentaire, discontinue, sporadique» de
l'enfant : tableau dessiné par Wallon, à distance.