Le pinceau-roseau de Rodolphe effectue sa course raisonnable en suivant
fidèlement l’ébauche crayonnée de la masse rocheuse… Voici la pierre
brute dessinée, représentant la matière première que la tailleuse va
dégrossir... Le chemin du ciseau est rationnellement tracé, il suffit
de suivre le pointillé triangulaire préparé par un chef d’atelier… La
tailleuse n’est pas seule dans son travail, nous indique ainsi
l’artiste. Le maçon travaille en équipe. Rien n’est fait au hasard,
tout est programmé dans l’activité de construction d’un édifice… Mais
le roseau glisse à nouveau et l’intention de description objective du
métier qui animait Rodolphe s’efface. Le rêveur qui est en lui
transforme la pierre brute en un énorme bonhomme, bien campé sur des
jambes courtes et solides, entre lesquelles il tague un magnifique
pubis noir rehaussé d’un clitoris rouge-magenta de belle facture… puis,
tout aussi rapidement, il remonte jusqu’à la tête du monstre de pierre,
et il y dessine le visage béat d’un gentil petit ange consentant, aux
yeux éblouis par la lumière du soleil, qui fixe avec amour la
silhouette de sa belle tortionnaire vêtue de bleu.