En travail d’atelier, s’opposent chez Clément le désir de coïncidence
entre ce qu’il fait ou ce qu’il dit, et ce qu’il voudrait idéalement
parvenir à faire, ou à exprimer. À cette coïncidence il n’arrive jamais
tout à fait… D’où le sentiment d’imperfection qui le taraude, dans ses
activités professionnelles et autres. Sentiment qui explique, par
exemple, certains de ses silences dans les discussions. Pourquoi ? Ce
qui joue horizontalement c’est l’image référentielle de la pierre
polie, aux dimensions idéales, qui s’ajuste bien, sur le mur, à ses
voisines, et qui donne à son geste d’artisan toutes les connotations
d’utilité et de perfection. Ce qui joue verticalement c’est, au
contraire, un interdit de cette jouissance fusionnelle, une lutte
psychologique ancienne contre l’aliénation de son identité dans les
groupes, contre la fusion communautariste, contre la perte de soi dans
l’amour… Entre l’idéal d’ajustement parfait, qu’il imagine puissant
chez les maçons, et la pulsion de différenciation, d’origine archaïque,
qui le mobilise dans ses mouvements intimes, coeur et corps
balancent... Il vibre, il hésite, partout, toujours, entre l’approche
et l’éloignement. Sa vie est un tremblé permanent.
TETE DE CLEMENT
à 03:14