Clément a-t-il vraiment évoqué, ce soir là, en salle humide, à
Pechbonnieu, à l'Est de Toulouse, ceci, qui raconte, avec d’autres
mots, au sein d’une autre histoire, sa course folle entre Labastide
d’Anjou et l’Alèze, à l’âge de dix ans, dans la nuit du Lauragais,
après qu’il eût subitement, sur un coup de tête, abandonné ses copains,
sous la halle, en face du café Pourhomme, à la poursuite de sa mère
partie pour seulement un jour, mais soudainement par lui crue morte ?
Si oui, osera-t-il tenir le même discours à Jean-Louis, qui est resté,
lui, à la suite d’un traumatisme crânien, six mois complets tout seul,
sans l’oxygène d’autrui, ce qui fait quand même beaucoup plus qu’une
soirée sans maman. Jean-Louis qui, après bouclage lumineux de son
histoire personnelle, vraiment tout seul, traversé de visions, déchiré
de paniques-éclairs, se retrouve aujourd’hui assis sur les bords du
trou, jambes encore pendantes, tête dressée, huppé comme une alouette,
curieux comme une jacqueline, incisif comme une émilie, attentif comme
le coq des Antony qui exerce à l’année l’activité sublime de guetteur
d’aurores ?