Clément a-t-il bien dit – sur le thème de la tv-réalité, dont il est un
spectateur fasciné - que cette ronde des mots qui tournent autour d’un
vide est le résultat d’une perte d’autrui ? Quand Clément dit autrui,
il s’agit d’un autrui bien réel dont l’absence met en boucle d’attente
les habitudes acquises. Quand il dit bien réel, à propos d’un autrui
quelconque – moi, vous, toi, toi, toi, ou elle - c’est que, par notre
voix, nos attitudes, nos vêtements, notre âge, nous supportons, nous
transportons, nous effectuons à notre manière une structure humaine à
valeur universelle. Nous modélisons cette structure dans des actes et
des pensées bien personnelles, bien concrètes, qui sont autant de
possibles pour lui. Ce faisant, nous provoquons en lui une tension vers
l’avenir en y donnant matière. Peu importe finalement le contenu des
projets que nous induisons; l’essentiel est dans le demain dont nous
dessinons, à chaque fois différemment, le pointillé sagittal. En
partant sans être remplacé, en le laissant seul, nous emportons avec
nous cette flèche subjective, et son passé se met en boucle.